Beacon Hills


 
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 Duncan ◄ ❝ J'vais être honnête avec toi : j'me fiche de crever si c'est nécessaire mais ce sera pas sans t'emmener en Enfer avec moi. ❞ ►

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Duncan M. Heathcliff

Duncan M. Heathcliff

CÉLÉBRITÉ : Jensen Ackles.
MESSAGES : 2
ÂGE : 25
DATE D'INSCRIPTION : 29/08/2015
LOCALISATION : Beacon Hills, bien malgré moi.
ÂGE DU PERSONNAGE : Trente ans et toutes mes dents.
RACE : Loup-Garou.

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MessageSujet: Duncan ◄ ❝ J'vais être honnête avec toi : j'me fiche de crever si c'est nécessaire mais ce sera pas sans t'emmener en Enfer avec moi. ❞ ►   Duncan ◄ ❝ J'vais être honnête avec toi : j'me fiche de crever si c'est nécessaire mais ce sera pas sans t'emmener en Enfer avec moi.  ❞ ► I_icon_minitimeMar 3 Nov - 19:34


Duncan (Maverick) Heathcliff

« Le bois, c’est comme la famille : si on n’en prend pas soin, il finit par s’effriter… Et quand on remarque la première fissure, c’est déjà trop tard. »

Nom : Heathcliff, un nom de famille que je suis bien incapable d'oublier. Il me rappelle d'où je viens, qui je suis... Mais surtout, il me rappelle que j'ai eu une autre famille avant tout cela. Et qu'un autre de ses membres traîne ici, quelque part en ville. Mon nom de famille, c'est véritablement quelque chose qui m'est précieux. La seule chose qui me rattache encore à elle.  Prénom(s) : Duncan & Maverick, contrairement à la plupart des gens, ces prénoms n'ont aucune réelle signification. Ou en tout cas, mes parents n'ont jamais évoqué ce sujet. Pourquoi ? Je ne sais pas et tant pis. Je les aime bien et j'ai pas besoin d'en savoir davantage. Âge : Trente ans, et le premier qui me dit que je commence à vieillir, il aura à faire à moi. Je suis pas un violent mais sur l'âge, on évite de rigoler. Et puis, je suis pas si vieux, vous savez. Pile dans la force de l'âge, même ! Emploi : Ébéniste, un métier que je chéris particulièrement. Je le tiens du premier homme qui a perdu la vie à cause de moi. Parfois, ça peut être un héritage assez lourd mais étrangement, que ce soit moi ou ma conscience, on s'en accommode plus ou moins comme on peut. Nationalité : Américain, même si, entre nous, je me fiche complètement de ma nationalité. Disons simplement que je n'en tire aucune fierté mais je ne la renie pas non plus. Et que tout le monde la connaisse, ça m'est bien égal, à vrai dire. Orientation sexuelle : Hétérosexuel, j'ai fait certaines choses avec des jolies filles même si, sentimentalement parlant, ça a toujours été la misère. Mais dans les faits, je n'ai jamais trouvé les autres hommes véritablement intéressants pour s'adonner à ce genre de choses. Rôle : Bêta, et très franchement, je me vois absolument pas dans un autre rôle. Je tiens à ce qui me reste de ma liberté et ce rôle, c'est le seul qui me permet encore de pouvoir courir librement et aller où je veux quand je le veux.




01 • Le sarcasme et l’ironie sont mes meilleures armes pour conserver une certaine assurance quand je suis clairement en situation d’infériorité ou gênante. Je pourrais me contenter de la fermer mais c’est plus fort que moi. 02 • Je ne connais pas l’amour. Je veux dire… L’amour normal entre deux gens d’une famille différente. Je ne suis jamais tombé amoureux, ne serait-ce qu’un petit peu. J’ai déjà dragué et j’ai même fait certaines choses… Mais à aucun moment il n’y avait un quelconque sentiment. Et c’est sûrement mieux ainsi, pour la sécurité de celle que je pourrais malencontreusement aimer. 03 • Mes mains sont repeintes du rouge écarlate du sang des gens que j’ai tué. Je n’en parle jamais mais vivre avec ça sur la conscience, c’est plus difficile qu’il n’y parait. 04 • Un peu casse-cou, je n’hésite pas à dire ce que je pense aux gens, que ce soit des supérieurs ou autre. De toute façon, ce n’est pas comme s’il me restait grand-chose à perdre. 05 • J’ai conservé quelques valeurs et principes que l’on m’a inculqué. Le principal : ta famille passe avant tout. Elle est souvent tout ce que tu as. Chéris-la, protège-la, bichonne-la comme si elle allait disparaître demain. 06 • Le bois, c’est mon dada. Clairement, j’en fais ce que je veux, aussi bien pour mon usage personnel que pour gagner ma vie. Je le travaille, je le façonne, bref, je lui donne une nouvelle vie. Et ça peut aller du simple placard à une véritable œuvre d’art faite sur mesure. 07 • J’ai souvent besoin d’être seul pour réfléchir. Dans ces cas-là, je m’isole dans un coin où je suis quasiment certain que personne ne viendra, j’entrelace mes doigts, pose mes coudes sur un support (mes jambes si je suis aussi, ou autre) et je laisse mon regard se perdre dans le vide. Un moment où l’on peut facilement me surprendre puisque je laisse libre court à mes pensées et mes sens sont moins en alerte. D’où l’isolation. 08 • Je ne suis vraiment pas difficile en matière de nourriture. J’aime tout. Sauf l’humain. Ça par contre, ce n’est même pas la peine d’y penser. 09 • Je n’aime pas tuer. Pas de sang-froid et je n’y ai pas de plaisir particulièrement. Seulement, quand c’est réellement nécessaire, je suis capable de m’y résoudre et de faire quelques ravages. 10 • Il m’arrive parfois de boire autre chose que de l’eau  mais je suis un grand garçon, je sais me restreindre.

Without adversity, we never find who we are.


a. Est-il né loup-garou ou a-t-il été mordu par un Alpha ?
Je n’ai jamais demandé à être ce que je suis devenu aujourd’hui. J’ai été un humain tout à fait banal, avec des rêves, des envies, des craintes et des doutes aussi, parfois. Mais bizarrement, cette vie me convenait. Vivre dans l’ignorance d’un monde surnaturel aussi dangereux et cruel ne me dérangeait pas, au contraire. J’avais moins de problèmes avant. Hélas, un certain homme a jugé préférable de me mordre. Pour mon bien, pour mon éducation et pour m’assurer une sécurité supplémentaire, qu’il m’a expliqué. Tu parles. Il voulait juste un membre en plus dans sa meute. Un membre qu’il penserait sans doute pouvoir manipuler à sa guise.


b. Comment considères-tu ton Alpha ? Quelle est ta relation avec celui-ci ?
Quand j’ignorais qui il était réellement, honnêtement, je l’aimais beaucoup. Mais c’était avant qu’il ne me transforme en une nouvelle créature. Depuis, je ne l’aime plus autant qu’avant. Pourtant, je n’arrive pas non plus à le haïr malgré ses crimes et ce qu’il peut pousser à faire. Je ne peux le nier, je me sens proche de lui. Parce que je n’arrive pas. Je ne peux pas oublier qu’il m’a élevé et je me rends compte que sans lui, sans son aide, sans sa morsure ; je ne serais peut-être déjà plus de ce monde. Et c’est le seul à me connaître sous tous les angles… Il lit en moi comme dans un livre ouvert et ça, c’est effrayant. Une réalité difficile mais qu’il me faudra pourtant bien accepter. Les faits sont là.


c. Te considères-tu comme un bon Alpha ?
Je n’en suis pas un et ce ne sera sans doute jamais le cas. Du moins, pas volontairement. Je ne suis pas fait pour diriger un groupe. Je n’ai pas l’âme d’un meneur. J’en ai conscience. Et surtout, avoir la vie de plusieurs loups-garou entre les mains, ça ne m’intéresse pas. C’est trop de responsabilités pour ce que je suis capable de gérer. Je ne suis pas un lâche. Enfin. Pas totalement. Je suis juste réaliste et je connais mes limites.


d. Considères-tu ta nature comme un don ou comme une malédiction ?
Pour moi, c’est un mélange des deux. A la fois une malédiction certaine, qui nous pousse à vivre en meute, à faire des concessions pour ne pas se faire vulgairement assassiner par un chasseur. C’est un peu comme être privé de liberté, de libre arbitre. On obéit aux ordres de son alpha ou on crève de l’arme d’un chasseur. C’est aussi une sorte de bénédiction. Ça nous permet de ressentir, d’entendre, de voir des choses qu’un être humain normal ne pourra jamais percevoir. Nous avons la chance de jouir de sens décuplés. Nous ne faisons qu’un avec ce qui nous entoure. Rien que ça, c’est quelque chose dont j’aurais du mal à me passer aujourd’hui.


e. Combats-tu pour ton intérêt ou celui de la meute ?
Pour mon propre intérêt. Et celui de ma sœur. A mes yeux, ma meute n’est qu’un outil qui est là pour m’aider à survivre, pour me permettre de rester dans la course encore un peu. Pour moi, il n’y a que la famille qui ait son importance et la seule qu’il me reste réellement, c’est ma sœur. Cela dit, si je ne m’en vante pas dans toutes les ruelles et sur tous les toits, je ne m’en suis jamais caché non plus. Ce serait stupide et trop risqué si quelqu’un le découvrait autrement que par mes mots.


f. As-tu déjà tué un innocent ?
Hélas oui. J’aurais préféré l’éviter, c’est certain. Mais je n’ai pas eu le choix, c’était lui ou moi. Alors je l’ai fait. Alors que tout en moi me hurlait de ne pas aller au bout de mon geste, je l’ai fait. Je l’ai tué. Je me suis comporté comme le pire des lâches. Tout ça pour… Je ne suis même pas certain de le savoir. Et ce crime, ce meurtre –parce que ce n’était pas autre chose-, je ne parviendrai jamais à l’effacer de ma conscience. J’ai les mains couvertes de sang pour toute ma vie. Je regrette tellement mon geste. Si c’était à refaire, ce n’est probablement pas lui que j’aurais tué, quitte à y laisser la peau. Au moins, ma conscience aurait été tranquille.



Derrière l'écran.

Pseudo : Dagouillette ou Sea. Comment as-tu trouvé le forum ? : Les deux gourgandines d’admins. J’vous aime. ♥ Célébrité : Jensen Ackles. Présence : 7/7. Suggestions ? : Pas pour le moment. Scénario ? Personnage inventé ? : Inventé. Code : ici. Crédits : Blondie (avatar) & Tumblr (gifs).



Dernière édition par Duncan M. Heathcliff le Mar 3 Nov - 19:35, édité 1 fois
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Duncan M. Heathcliff

Duncan M. Heathcliff

CÉLÉBRITÉ : Jensen Ackles.
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L’histoire de ma vie, un cycle éternel

« Je ne peux pas simplement disparaître pour que ça change, tout ce que je peux faire, c’est profil bas et dire : désolé du sang versé sur le sol. Je regrette que ça ne soit pas le mien. »

« Vous savez, des fois, il y a des familles qui sont faites pour ça. Pour que leurs membres aient tous une vie pourrie alors qu’au départ, elle n’était pas si mal. Elle était même normale, dirais-je. Puis le destin, un coup du sort, un événement dramatique ; appelez ça comme vous le voulez, se produit. Oh et si tu commences déjà à flipper, arrête-toi là, ça vaudra mieux pour tout le monde que tu n’ailles pas plus loin. Si tu te sens prêt, je t’en prie, continue. Il ne faudra juste pas dire que je ne t’aurai pas prévenu. On ne sait jamais, tu pourrais apprendre certaines choses qui ne devraient pas arriver jusqu’à tes oreilles et ainsi, tu mets ta vie en danger mais soit. De toute façon, je dois continuer. Pour le reste, il faut assumer. Moi, je ne fais que ce qui est demandé. Enfin bref, cessons-la le blabla inutile et commençons. »

Moi c’est Duncan. Pourquoi ? Pour qui ? Je sais pas mais on s’en fout. Je suis né en Amérique, dans une petite ville située en Californie. On lui donne le doux nom de Beacon Hills. J’y ai grandi avec mes parents et ma sœur, de neuf ans ma cadette. Je m’entendais bien avec elle. Quand elle est venue au monde, je m’en suis occupée dès que je le pouvais. Je n’étais plus enfant unique, je n’étais plus le dernier. Mais j’avais déjà eu le droit à neuf années de bonheur parmi les miens et de mon point de vue, elle aussi, elle avait le droit de connaître la même chose que moi. Avalon. Voilà son nom. Il sonne agréablement bien aux oreilles, vous ne trouvez pas ? C’est fluide, presque mélodique. Enfin bref, voilà pour moi, la vie, à cette époque, c’était bonheur, licornes et papillons. J’avais des objectifs simples à atteindre. J’allais à l’école et je n’étais pas mauvais ! De plus, le soir, avec l’accord de mes parents, j’allais pendant une heure ou deux chez un ami ébéniste : Alek. Il venait d’un autre pays mais ma famille avait assez rapidement appris à l’apprécier et à lui faire confiance. Du coup, je ne m’en privais pas. J’étais fasciné par son travail. Je l’observais faire en silence, en attendant patiemment le jour où il me penserait prêt pour manipuler à mon tour. Parce que je voulais en faire mon métier. Pouvoir faire des choses aussi magnifiques que lui simplement en utilisant mes mains et quelques outils. J’étais patient, sage, déterminé, attentif. J’espérais juste qu’il le remarque. Ouais à ce moment-là, dans ma tête, ma vie était déjà toute tracée, définie. J’étais persuadé que rien ne pourrait venir perturber mon chemin. Que rien ne viendrait détruire mon confort. Ma vie si parfaite. C’est impressionnant ce qu’on peut être naïf quand on est encore petit.

J’avais douze ans. J’étais encore bien loin de me douter de tout ce qui se tramait autour de nous. De ces gens et leur double vie. Je n’avais pas encore passé la porte de l’autre monde que Beacon Hills habitait. Mon innocence, je l’ai perdue cette journée-là. J’avais passé ma matinée et mon après-midi à l’école. En revenant à la maison, j’ai prévenu mes parents que je me rendais chez Alek pendant une heure, comme d’habitude. Ils ont acquiescé, m’ont souri en me disant de ne pas rentrer en retard et je suis parti. C’est la dernière fois que j’ai vu leurs visages. A ma mère. A mon père. Mais également à ma sœur. Je ne le savais pas encore mais je venais de dire adieu à ma famille. Pourtant, je suis rentré à l’heure. Pas une minute de retard. J’avais dit à Alek que je ne pouvais pas me le permettre si je ne voulais pas être puni de sortie. Lui aussi, il avait souri, loin d’imaginer ce qu’il venait de se passer. En rentrant, j’ai rapidement compris que quelque chose n’allait pas en m’approchant de la maison. Il n’y avait plus aucun bruit. Certaines choses avaient bougé et le pire dont je me souviens, je crois que c’est cette horrible odeur des corps qui commencent à refroidir. Mon cœur se mit soudainement à tambouriner dans ma poitrine alors que je me précipitai à l’intérieur. C’est là que cette vision d’horreur m’apparut. Des débris mais surtout, des corps. Mes parents. Mes parents étaient morts d’une façon tellement atroce que l’état dans lequel ils se trouvaient été indescriptible. Et Avalon ? Disparue. Mais ce jour-là, pour moi, elle était morte en même temps que notre père et notre mère. Quand enfin l’information parvint à se hisser un chemin jusqu’à mon cerveau, je me laissai tomber à genoux, sur place. Quelques mots, un nom, parvinrent à franchir la barrière de mes lèvres. « Papa… Maman… Avalon… ? » les larmes commencèrent à humidifier mes yeux avant de se mettre à couler le long de mes joues pour finir par s’écraser par terre. Sans m’en rendre compte, je suis resté comme ça, le regard dans le vide, pendant plusieurs minutes. Peut-être que j’espérais encore me réveiller. Que tout ceci n’était finalement qu’un violent cauchemar et que j’allais ouvrir les yeux et me retrouver dans les bras de ma mère. Douce utopie. Mais à douze ans, on ne veut pas penser à autre chose. Je crois que j’aurais pu rester comme ça pendant des heures, quitte à ce que l’assassin revienne et ne me tue moi aussi. Ça aurait pu arriver. Je n’avais même pas entendu cet homme entrer et il m’a fait me remettre sur mes jambes en deux secondes en prononçant quelques mots, tout près de moi. « Duncan ? Duncan Maverick Heathcliff ? », me demanda-t-il sans détour et comme s’il ne s’était rien passé. Mes yeux clignèrent plusieurs fois avant que je ne réalise qu’il était vraiment en face de moi. Je me mis à le regarder sans l’affronter du regard. Il me faisait peur mais j’étais encore trop en état de choc pour lui répondre convenablement. « Qui êtes-vous… ? », balbutiai-je sans aucune assurance. Ça devait beaucoup se voir puisque l’homme eut un sourire peut rassurer qui a failli me faire vaciller. Il se dégageait une certaine prestance de l’inconnu et il était sans doute de ceux qu’il valait mieux avoir de son côté du terrain. Cette fois-ci, il reprit la parole en se montrant un peu plus doux. « Mes condoléances, jeune homme… Je m’appelle Addison Underwood mais tu peux simplement dire Addison. Je suis un ami de ta famille. Désormais, je crois que c’est moi qui vais devenir ton tuteur légal. », lâcha-t-il ; pas l’air plus attristé que ça par le carnage qui s’était déroulé. Mais j’étais jeune et je n’avais pas le choix. Qu’aurais-je pu faire d’autre ? Aller chez Alek ? Il était déjà bien gentil de me confier son savoir. Et je ne voulais pas prendre le risque de lui causer des problèmes. J’ai donc pris la seule option potable et raisonnable qui semblait s’offrir à moi : je l’ai suivi. Je suis allé vivre chez Addison. Il a continué à m’élever, à parfaire mon éducation, à cultiver mes savoirs. Et surtout, il me laissait aller chez l’ébéniste. Qui deux ans plus tard, à mes quatorze ans, a finalement décidé que j’étais apte à manier. Et ce jour-là fut le plus beau depuis longtemps. Pour la première fois depuis la mort de ma famille, un sourire s’était dessiné sur mon visage. Je travaillais avec acharnement tous les soirs pour qu’il soit fier de moi. Je ne voulais pas le laisser penser qu’il avait perdu son temps avec moi et selon ses dires, ce n’était pas le cas. J’apprenais vite. Tout semblait revenir dans l’ordre ou à peu de choses près… Jusqu’à mes dix-huit ans, seulement. Tout ceci n’avait finalement été qu’une illusion. Illusion d’une nouvelle vie reconstruite et partie pour durer. Je m’étais fait avoir finalement.

J’étais dans mon lit. C’était la nuit. Je dormais d’un sommeil relativement profond. Alors évidemment, je ne l’ai pas senti quand il est entré dans ma chambre à pas feutrés, ne faisant quasiment aucun bruit sur le plancher. J’ai à peine bouger les cils quand il s’est fait approcher de moi tel un serpent en murmurant. « Ne crains rien, je te promets que ça ne te fera pas si mal que ça… » Ses crocs apparurent et d’un geste vif et étonnamment chirurgical, il les planta dans mon cou à découvert. La douleur me fit ouvrir les yeux d’un coup. J’ai essayé de me redresser mais il me maintenait fermement les poignets avec ses deux mains. Je gémissais de douleur en priant silencieusement pour qu’il s’arrête. « Mais… Qu’est-ce que tu fais… ? », parvins-je à demander entre deux couinements irrépressibles. Quelques interminables secondes passèrent encore avant qu’il ne se décide enfin à me libérer. Il avait la bouche en sang et une « belle » marque de morsure décorait à présent mon cou. Il semblait sourire et paraissait fier de lui-même. Il se délecta de mon expression faciale encore un bon moment avant d’enfin se décider à tout me balancer. « Je viens de te donner ce qu’aucun autre n’aurait pu te procurer. Tu viens de devenir un loup-garou, Duncan. Tu fais partie de ma meute, tu es un bêta et je suis l’alpha, c’est comme ça. Tu vas devoir m’obéir. Je te laisse deux jours de repos. Après cela, nous passerons ton rituel d’initiation. », expliqua-t-il avant de partir en fermant la porte derrière lui. Un malade. Il n’était rien d’autre qu’un grand malade et je commençais à me demander si je n’avais pas fait une erreur, bien qu’il soit trop tard. Machinalement, je passais la paume de ma main sur mon cou et mes yeux s’écarquillèrent en même temps que le constat se fraya un chemin dans mon esprit. Ça avait bien saigné mais la blessure commençait déjà à cicatriser. Alors il ne plaisantait pas. Et moi, j’étais pris au piège. J’ignorais ce qu’il entendait par « rituel d’initiation » mais ça ne me plaisait pas. Malgré tout, j’allais devoir y passer. Je ne pouvais pas fuir. Il me retrouverait. Toujours. J’en suis certain. Je ne pouvais qu’attendre. Encore. Et c’était insupportable. Je me forçais à fermer les yeux, espérant trouver le sommeil à nouveau mais avant de tenter, je le savais : c’était déjà peine perdue. Et parfois, avoir raison, c’était énervant. Surtout dans ce cas.

Au final, il ne me laissa réellement en paix que pendant une journée entière. Dès l’aube de la deuxième, il est venu me voir en me racontant tout ce qu’il était nécessaire de connaître sur ce que j’étais maintenant devenu. Il me raconta tout, sans exception. Les chasseurs, les loups-garous ; leur fonctionnement, et j’ai même eu le droit à un cours sur les autres créatures qui pouvaient exister. Je venais de passer dans un tout autre monde. La face cachée de Beacon Hills m’avait ouverte ses portes à ce moment-là. Tout comme le crime. Comme promis, il vint me chercher le troisième jour en me disant qu’il était temps que j’accepte enfin ce qu’il m’avait fait devenir. Tout en me disant ces mots, il me tendit une espèce de dague brillante et certainement bien aiguisée. Je la pris sans discuter même si son sourire et la tournure que prenaient les événements ne me plaisaient pas vraiment. Et plus nous progressions à l’extérieur, dans la rue, moins j’avais envie de le suivre. Une envie qui s’effaça complètement lorsque j’ai reconnu l’endroit dans lequel il m’avait emmené. Cette maison, la dague… Il ne voulait tout de même pas… ? Levant lentement la tête vers lui, je le fixais d’un air qui en disait long sur mon sentiment actuel. « C’est une blague ? Tu ne veux tout de même pas que je fasse une telle chose ? », demandais-je sans trop y croire et en me doutant de sa réponse. Il se contenta d’un hochement de la tête et sur le coup, déglutir fut un peu plus difficile pour moi. Je le vis entrer dans la maison, je me souviens de quelques bruits, quelques cris. Un léger silence. Puis sa voix qui m’appelle. Prenant mon courage à deux mains, je suis entré à mon tour et c’est là que je les vis. Tous les deux. Addison bloquait les deux bras de mon professeur pour le garder immobilisé alors qu’ils me fixaient tous les deux. « Alek… » Je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas que tout ceci se termine d’une façon aussi horrible. Il ne pouvait pas… Et pourtant. Si. Il le pouvait. « Tue-le, Duncan. Maintenant. » Ses mots me frappèrent en pleine poitrine. Ma tête se dirigea vers l’arme que je tenais dans la main. Tuer un homme était réellement nécessaire pour devenir un loup-garou ? Si c’était le cas, alors je ne voulais pas. Je ne voulais pas de ces capacités ou de cette nouvelle vie. Je restais ainsi pendant quelques minutes avant que la voix d’Addison ne parvienne à mes oreilles. Plus tranchante. Plus dure. Plus sec. Son vrai visage commençait à se dévoiler. « Dépêche-toi. Ou c’est moi qui te tuerai toi. » Mon corps se mit à bouger sans que je ne sois parfaitement consentant. J’avais conscience de ce que j’allais faire mais je refusais de l’accepter. J’avançais progressivement jusqu’à eux et une fois arrivé en face, ma main droite se leva, prête à s’abattre. Des larmes commencèrent à apparaître dans mes yeux alors que je regardai une dernière fois mon plus grand mentor. « Je suis désolé, Alek, tellement désolé… » Les yeux de l’artisan montrait la grande peur qui l’envahissait et silencieusement, il me suppliait de ne rien lui faire. J’aurais tellement aimé que cette option soit envisageable. Mais ce n’était pas le cas. Ne pouvant plus retourner en arrière, je fermai les yeux avant de laisser ma main s’abattre à l’endroit exact où se trouvait son cœur. Quitte à lui arracher la vie, autant que ce soit sans souffrance. Je retirai l’arme aussitôt, sans la lâcher, les bras devenus ballants. Addison passa à côté de moi et posa sa main sur mon épaule. « Ouvre les yeux. Tu as fait ce qu’il fallait. Garde cette arme et considère-la comme un cadeau de bienvenue de ma part. » Puis, il me laissa seul. Mes yeux s’ouvrirent et je pus contempler ce que je venais de commettre. Tout ceci à cause d’un homme que j’avais un peu trop tenu en haute-estime. Mais c’était fini. Je ne me laisserai plus berner par ses paroles. Je serai toujours méfiant et le moment venu, je lui planterai cette même dague dans le cœur. Je le tuerai aussi froidement et cruellement que la façon dont il m’avait demandé de le faire. Le moment venu. Je le ferai. Il faudra que j’en sois capable. Car je le sais : le doute ne sera pas permis. Pas avec lui.

* * *


J’ai intégré sa meute. Parce que ce n’était pas un choix qu’on me laissait. C’était ça ou crever. Et il était hors de question que je disparaisse avant que mes objectifs n’aient tous été atteint. Je restais relativement proche d’Addison et ça, les autres du groupe avaient beaucoup de mal à le cautionner. Ils ne comprenaient pas pourquoi leur puissant alpha tenait à ce point à un mec comme moi et, quelque part, je ne pouvais pas leur en vouloir pour ça. Parfois, j’ai moi-même du mal à cerner ce qui le poussait à agir de la sorte. Je n’avais rien de si exceptionnel, pourtant. Et même aujourd’hui, je ne vois toujours pas. Quoiqu’il faut bien que j’admette que j’ai depuis, longtemps déjà, cessé de tenter de comprendre ses motivations. Je n’ai jamais cherché à l’arrêter ou à lui nuire, je désire simplement pouvoir faire ce que bon me semble et atteindre ce que je vise. Mais ça, les autres n’ont pas su le comprendre. Ils ont cru que je me servirais de mes privilèges contre eux. Enfin pas tous. Surtout un en réalité. Je me souviens de son prénom : Faith. Un type qui n’est pas passé inaperçu dans la meute. Tout le monde en avait déjà forcément entendu parler, au moins une fois. Et j’avoue qu’il ne m’était pas totalement inconnu non plus. Mais uniquement parce que ses déboires faisaient rapidement le tour complet du groupe. Autrement, je ne lui avais jamais vraiment parlé et c’était très bien comme ça. A vrai dire, moins j’avais de contact avec les autres membres de la meute, plus ça m’arrangeait. Ainsi, j’avais beaucoup de compte à rendre aux autres… J’aurais aimé que ça continue de cette façon, vraiment, ça aurait été bien. Mais c’est un fait, à un moment, il n’a plus pu supporter que je puisse avoir une aussi grande marche de manœuvre alors que je n’avais rien fait de spécial pour obtenir ce droit. Alors un jour, il est venu m'interpeller. Si ma mémoire ne me joue pas des tours, je crois que j’avais vingt-deux à cette époque. Ce jour-là, il aurait mieux fait de rester à sa place… Ça aurait été préférable pour nous deux.

« Hey le chouchou, je crois que nous avons quelques petites choses à régler, toi et moi. » C’est précisément comme ça que tout a commencé. Je me souviens avoir soupiré avant de lentement me retourner dans sa direction. Je savais bien que ce n’était généralement pas particulièrement bon signe que ce type vienne t’adresser la parole de cette façon. J’avais bien une petite idée de ce qu’il voulait faire mais même s’il n’était rien d’autre qu’un profond imbécile, je n’avais pas envie de me battre contre lui. Ce serait me donner en spectacle devant les autres alors que j’ai plutôt tendance à me faire discret. Mon premier réflexe fut donc de tenter de calmer le jeu avant que ce soit définitivement trop tard. « Ecoute Faith, j’veux pas avoir de problème avec toi, c’est stupide. J’te propose d’en rester là, okay ? Ce sera plus simple pour tout le monde. » Peine perdue. Ça a eu l’effet inverse de celui qui était escompté. Ça n’a fait que renforcer son envie d’en découdre et de poursuivre la provocation avec une réplique qui ne s’est pas faite attendre bien longtemps. « Pourquoi ? T’as tellement été couvé par Addison que tu ne sais pas te battre par toi-même ? Tu es resté un pauvre louveteau égaré ? T’es pathétique, Duncan. » Haussement des épaules de ma part. Il pouvait continuer pendant encore des heures à me provoquer de la sorte. J’avais depuis longtemps appris à ne plus porter la moindre attention à ce genre de paroles dégradantes dont le seul but est de blesser moralement. Ou dans le cas présent, d’énerver, aussi. « Tu m’en diras tant… Mais si tu as fini, j’aimerais bien que tu me foutes la paix. J’ai d’autres choses à faire. » Sur ces mots, j’ai commencé à tourner les talons, lui signifiant que je ne souhaitais pas poursuivre cette conversation. Surtout que je savais très bien qu’elle ne nous mènerait nulle part si ce n’est à une impasse. Mais lui ne l’a pas compris. Il s’est jeté sur moi, m’a saisi par l’épaule pour que je lui fasse face et m’a envoyé une droite bien sentie en plein dans la figure. J’ai légèrement titubé avant de secouer la tête pour reprendre mes esprits. J’ai essuyé, du revers de la main, le filet de sang qui avait commencé à couler à la commissure de mes lèvres. « Plus con que toi, je crois qu’on fait pas, mec. » A partir de là, c’était trop tard pour revenir en arrière. Je me suis à mon tour jeté sur lui et nous avons commencé à nous battre. Pour de vrai. Ça n’avait rien d’un simple jeu. Tous les deux, nous le savions, ce duel ne s’arrêterait qu’à la mort de l’un des deux combattants. Sachant cela, le combat fut encore plus violent et il ne tarda pas à attirer tous les membres de la meute qui se trouvaient dans les alentours. Selon les cris, je ne partais pas gagnant mais je m’en fichais bien. Je n’écoutais que mes instincts qui me lançaient de ne pas me laisser faire, cette fois. Et je crois que ça s’est avéré être plutôt efficace. Un peu trop même. Je l’ai vraiment tué. Pour la deuxième fois de ma vie, j’ai tué un autre homme. Même si c’était un enfoiré, il ne méritait peut-être pas ça. Mais d’un autre côté, je me dis que c’était lui ou moi. Le choix ne fut pas bien compliqué à prendre, finalement… Les autres ne semblaient pas en revenir et ils s’étaient soudainement arrêtés de beugler. Hélas, j’ai rapidement compris que ce n’était pas à cause de moi. Sentant une présence dans mon dos, je me suis tourné au ralenti avant de me retrouver face à face avec lui. Avec Addison.

Il était là. A me transpercer le corps de son regard neutre le plus intimidant, aucune émotion n’en filtrait. Il tenait bien droite, la tête relevée… A ce moment-là, tout en lui inspirait la crainte et je me serais sûrement effondré si je n’avais pas eu les compétences mentales nécessaires pour pouvoir soutenir son regard. Cela dit, il n’eut même pas besoin d’ouvrir la bouche pour que je comprenne qu’il m’ordonnait de le suivre pour que nous puissions discuter, en privée. Ne laissant rien paraître de mes légères inquiétudes, je me suis à le suivre sans prononcer un seul mot. J’étais prêt à recevoir une punition, s’il le fallait. Mon action était de la légitime défense mais si lui ne le percevait pas comme ça, soit. Je ne me permettrai pas de contredire ce choix. Nous avons marché pendant quelques minutes sans prononcer un seul mot. C’est seulement lorsqu’il jugea que nous étions sûrs de ne pas être écoutés qu’il s’est arrêté, tourné dans ma direction et qu’il a commencé à parler. « Je pense que tu es assez intelligent pour te douter que cet acte ne pourra pas rester impuni, n’est-ce pas ? » Léger hochement positif de la tête. Bien sûr que je m’en doutais, ça me paraissait plus qu’évident. « Alors il va falloir faire un choix, Duncan. » Un… Quoi ?! Est-ce que ça voulait dire qu’il me laissait une chance de m’en sortir sans trop d’encombre ? Improbable mais si ce n’est pas ça, je ne vois pas… « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Demander directement était la solution la plus simple pour ne plus avoir de doute, au final. Je ne saurais pas dire si je craignais la réponse ou non… Et de toute façon, je n’ai même pas eu le temps d’y penser. Addison répondit immédiatement en allant droit au but, sans faire aucun détour. « Tu as deux solutions : soit tu restes et je prends les sanctions qui s’imposent. Soit, tu quittes la meute, la ville et cette histoire passera à la trappe. Je m’en assurerai moi-même. La balle est dans ton camp, mon garçon. » Je ne rêvais pas. C’était réellement ça qu’il venait juste de me proposer. Un échappatoire. Ou une décision rapide à double tranchant. Je voyais dans son regard qu’il fallait que je fasse mon choix définitif dès maintenant. Mais que faire ? Partir et passer potentiellement pour un lâche ? Ou rester au risque d’avoir mal ? D’un côté… Je ne leur dois rien aux autres, ils ne sont rien pour moi, leur avis n’a aucune importance. Alors au fond, la décision à prendre n’est-elle pas évidente… ? « Je pense qu’il vaut mieux pour moi que je quitte la ville. En y réfléchissant, je n’ai plus rien à faire ici. J’ai conscience de ce que je te dois… Mais à mon avis, j’ai plus grand-chose à apprendre de cet endroit. Mon choix est fait. Je m’en vais. » Et c’est ce que j’ai fait. Après avoir vu rapidement ce qu’il fallait avec Addison, j’ai pris le peu d’affaires que je possédais et j’ai quitté ce lieu, en ayant en tête que plus jamais je n’y remettrai les pieds. Une mauvaise pensée, encore une fois.

* * *


Pendant plus de sept ans et demi, j’ai parcouru la surface du globe, seul, avec mon baluchon pour seule compagnie. Je crois que je suis allé sur tous les continents qui existent et il n’y a sans doute que très peu de pays où je ne suis pas passé. J’ai commencé par le continent où je me trouvais déjà : l’Amérique. J’ai passé quelques mois à aller d’état en état… Et puis, j’ai pris un vol en direction de l’Europe. J’ai commencé par des pays comme le Royaume-Unis, la France, l’Espagne… Avant de descendre vers l’Afrique pour ensuite remonter vers l’Allemagne, ses alentours et je me suis dirigé vers les pays de l’Europe de l’Est : la Russie, etc… J’ai croisé plusieurs cultures toutes très intéressantes, il faut l’admettre. Oh et j’ai fait quelques temps en Asie aussi mais dans mes souvenirs, il me semble qu’il s’agit du continent où j’ai fait mon passage le plus rapide. Il reste donc celui que je connais le moins mais je ne le regrette pas, pour être honnête. Au passage, j’ai quand même réussi à me faire remarquer en me mettant quelques organisations de chasseurs à dos. Et sans forcément le vouloir… A croire que m’attirer les problèmes, c’est quelque chose que je porte dans les gènes. Mais peu importe. Je vis à fond, sans regrets parce que je me dis que quoi qu’il m’arrive, je n’ai plus rien à perdre. C’est un raisonnement probablement très égoïste mais à vrai dire, je m’en moque. Personne ne peut me le reprocher. Je pense être assez grand pour pouvoir faire mes propres choix sans avoir à être contesté ou sans avoir des comptes à rendre. Et en toute franchise, mon tour du monde aurait pu continuer pendant tout le reste de ma vie… Si je n’avais pas fait cette étrange rencontre, en tout cas. Je ne crois pas au destin mais ça, c'était étrange.

A ce moment-là, il me semble que je me trouvais en Italie. Je n’y faisais rien de spécial, c’était de la simple promenade, sans but précis. J’étais dans mes pensées et je ne faisais même pas attention au monde qui m’entourait. Seule une voix particulièrement intrigante est parvenue à me faire relever la tête. Pour voir un type à l’apparence très peu commune que personne ne semblait apercevoir. Personne à part moi. J’en étais même venu à me demander si je n’étais pas victime d’une hallucination en le voyant comme ça, en face de moi. Même de mon côté, j’avais l’impression qu’il ne me voyait pas réellement. Ou pas mon moi matériel, en tout cas… Cette sensation, c’était comme s’il lisait dans mon esprit comme dans un livre ouvert. Il me sondait avec une facilité tellement déconcertante… Je n’ai même pas osé émettre le moindre son. J’ai patiemment attendu qu’il parle de lui-même et… Honnêtement, je crois que c’était la meilleure solution. « Heatcliff… J’ai un message à ton attention : ta sœur cadette n’est pas morte, elle est encore vivante. Et à l’instant même où nous nous parlons, elle se trouve à Beacon Hills, dans un endroit où elle ne peut pas sortir toute seule. » Pardon ? Il me semble qu’à ce moment-là, j’ai arqué un sourcil en faisant mine de ne pas comprendre. Soit cette personne avait des dons exceptionnels, soit elle était complètement folle. Etrangement, j’avais envie de lui faire confiance mais je doutais encore… « Quoi ? Qui êtes-vous ? Et comment pouvez-vous savoir ces choses-là ? » Au lieu de me répondre, il commença à s’éloigner de moi, toujours en me fixant profondément. C’était perturbant comme attitude. Réellement. « Peu importe que je sais, qui je suis et comment je le sais… Ce qui compte, c’est le choix que tu vas faire maintenant, Duncan, car tu es seul maître de ta vie. Elle t’appartient. A toi de faire ce que tu veux de ce que je viens de te donner. » Je voulais l’interrompre, lui poser d’autres questions. Trop tard. Il avait déjà disparu. Alors, les gens, la circulation… Tout est revenu dans l’ordre, tout bougeait comme avant, comme si je n’avais fait qu’un simple battement de cils ou que je venais de sortir d’une toute autre réalité. Comme si… Tout ce que m’avait dit cet homme n’était que pure spéculation. Pourtant, au fond de moi, je le sentais, une voix me disait de l’écouter et d’y croire. Alors j’ai compris. J’ai compris que cet homme m’avait apporté l’espoir. Celui d’une toute nouvelle vie qui serait heureuse et belle. Après toutes ces années.

* * *


Alors j’ai suivi le chemin que me dictait mon cœur et mon instinct. Malgré les risques omniprésents et certains, je suis rentré à Beacon Hills. Parce que grâce à cette étrange personne, j’allais pouvoir retrouver la seule chose qui m’a toujours manqué dans ma vie. Cette partie manquante qui lie un frère et une sœur au-delà des liens du sang… J’allais enfin pouvoir la retrouver. Mais je ne suis pas stupide. Je sais que ça n’aura rien de simple. Je suis un loup-garou, un gibier à abattre pour tous les chasseurs qui rôdent en ville. Mais je sais ce qu’il me faut. Et même si cette option ne me plaît pas plus que cela, c’est la seule que j’ai et que j’ai toujours eu. Ça va lui faire plaisir, à Lui. D’autres n’auront que du mépris dans les yeux lorsque je passerai à côté d’eux… Mais ces regards, je m’en fiche. Parce que les uns comme les autres, ils ne sont, en définitive, que des simples pions sur mon échiquier. Des pions qui, pour la plupart, me serviront de bouclier pour pouvoir, au final, me retrouver aux côtés de cette Personne. Un point de vue cruel certes, mais la vie m’a appris à ne pas faire de cadeau. Pas si je veux survivre. Et je le veux. Quoi qu’il en soit, retrouver la meute d’Addison n’a pas été quelque chose de bien compliqué, pour moi. Ils n’avaient pas beaucoup bougé. Et comme je m’y attendais, l’accueil que j’eus fut relativement froid. La plupart des loup-garou qui se trouvaient non loin de mon passage me fixaient avec une froideur et un mépris sans nom. Ne pas le sentir était bien difficile… Mais je les ignorais. Parce qu’ils n’avaient aucune importance à mes yeux. C’était Lui que je venais voir. Lui qui était en mesure de m’aider à obtenir ce que j’étais venu chercher. Lui et personne d’autre. Sa meute pourrait bien aller brûler en enfer que ça ne me ferait ni chaud, ni froid. Mais évidemment, tous les passer sans aucun problème, ça aurait été trop beau. Alors que je poursuivais mon chemin, un petit groupe de trois de ses loups vinrent me barrer le passage. Devant eux, je me stoppai net, attendant que l’un d’eux ne commence à parler. Et ça ne tarda pas. « Tiens donc les gars, regardez qui ose revenir pointer son museau dans le coin ! Les jupes d’Addison te manquent ? Manque de bol, t’as rien à faire ici, Duncan. Dégage. » Un sourire étira mes lèvres alors que je l’écoutais parler. J’espérais pour lui qu’il n’ait pas l’intention de me faire peur avec ces menaces. Parce que dans tous les cas, c’était raté. Quelque part, il me faisait de la peine alors pour le moment, j’allais rester sage et tenté de lui faire comprendre de me laisser tranquille en utilisant la diplomatie. « Ecoute mon pote… » J’eus à peine le temps de commencer ma phrase qu’il se mit à m’interrompre, toujours avec cet air aimable. « Je ne suis pas ton pote. » Okay, très bien. Sur ce point-là au moins, nous étions d’accord. Mais le propos ne se trouvait pas là. Calmement, je repris ma réponse là où j’en étais. « Ecoute, j’en ai rien à foutre de ce que toi ou tes petits copains, vous pouvez penser. Je suis seulement venu là pour parler à Addison sur des sujets qui ne regardent que lui et moi, compris ? Alors maintenant, si vous tenez à la vie, vous allez gentiment déguerpir d’ici et me laisser passer. Ça m’évitera de devoir vous refaire le portrait. Déjà qu’il n’est pas terrible… » Mais mes mots n’eurent pas vraiment l’effet escompté. Au lieu de se pousser, il se jeta carrément sur moi. Tant pis, il ne faudra pas qu’il vienne pleurer après, je l’aurais prévenu. Je l’évitais une première fois en faisant un pas sur le côté puis, je le choppai à la gorge avant même qu’il n’ait le temps de comprendre où j’étais passé. Puis, j'enchaînai avec quelques coups de poing dans la mâchoire. J’aurais pu continuer comme ça pendant longtemps si une voix, une seule, ne m’avait pas arrêté.

« C’est bon, ça suffit. » Un simple ordre. Aucune agressivité dans sa voix mais une force et une autorité qui forçaient l’obéissance. Tournant la tête dans sa direction, je me surpris à balancer l’autre loup-garou et à oublier leur existence. A eux tous. Sauf à Lui. Plus rien ne comptait, autour de moi. Comme si les autres n’avaient jamais existé. Sauf Lui. Celui à qui je faisais à présent face. Lui, il était là. Et même après toutes ces années, il arrivait encore à m’impressionner et à avoir cette influence sur moi. C’était frustrant. Il n’y avait pas d’autres mots pour le dire. « Tu as l’air d’avoir grandi, dis-moi. Surtout mentalement, je dirais. Mais passons. J’ai cru comprendre que tu voulais me voir. Je suis là. Et je suis prêt à t’écouter. » Je n’avais jamais vraiment pensé à des retrouvailles. Alors me retrouver devant le fait accompli, pour moi, ce n’était pas rien. Mais maintenant, c’était impossible de faire une marche-arrière. Et de toute façon, je pense qu’il ne me laisserait pas repartir comme ça. Je parvins malgré tout à répondre en le fixant dans les yeux. « Je veux te parler. Seul à seul. », dis-je en faisant référence aux fouines qui se trouvaient autour de nous. Oui, j’avais grandi. Et le choix que je m’apprêtais à lui annoncer allait le lui prouver. J’allais lui faire comprendre que je n’étais pas revenu pour lui. Qu’il ne se fasse pas de faux espoirs en pensant qu’il m’a manqué. Ce serait une erreur. Il a hoché la tête et il s’est mis à avancer. Alors sans jeter un regard aux autres, je l’ai suivi sans plus attendre. Une fois suffisamment à l’écart, nous nous sommes arrêtés. Il s’est retourné et il m’a fixé avec un grand sourire, qui en disait long sur ce qui lui passait actuellement par la tête. « Tu m’as manqué. » Ces mots sortis tout naturellement et venant de lui, ça eu un effet étrange sur moi. Ça m’a surpris, voire même dérouté. Mais rapidement, je me suis débrouillé pour reprendre contenance. Je ne devais pas me laisser influencer et surtout, je devais garder à l’esprit les raisons qui ont forcé mon retour dans cette ville. « Pas toi. Tu ne m’as pas manqué. » Il arqua un sourcil et je soupirai un coup avant de répondre à sa question muette. « Je suis revenu ici parce que j’ai appris que ma sœur n’est pas morte, ce jour-là. Elle est vivante et elle se trouve quelque part dans cette ville. Je le sais d’une source sûre. » Tout sembla alors devenir plus clair dans l’esprit de l’Alpha. Il hocha la tête mais au fond, je me doutais bien que cette réponse ne le satisfaisait pas. J’allais reprendre mes explications, lui donner les raisons de mon retour auprès de lui et quoi il était concerné. Mais ce ne fut pas la peine. Il me devança sans que je ne puisse rien faire. « Et comme tu es quelqu’un d’intelligent, tu sais que tu ne pourras pas survivre longtemps, seul dans cette ville. Alors tu es venu tenter ta chance auprès des seules personnes susceptibles de pouvoir te protéger. Pendant que tu continues tes recherches. » D’un simple hochement de la tête, je confirmai ses dires tout en continuant à le fixer dans les yeux. Je m’attendais à ce qu’il refuse, à ce qu’il me rejette, à ce qu’il me dise d’aller me faire voir ou n’importe quoi dans ce goût-là. Mais contre toute attente, il a accepté. Même en sachant que je ne revenais pas pour lui, il a accepté de me prendre à nouveau sous son aile et ça, même ceux qui ne le voulaient pas ne pouvaient désormais plus rien à faire. Et moi non plus, je ne pouvais plus partir aussi simplement, à présent. J’aimais cette liberté que j’avais eue sans lui. J’aimais cette sensation des grands espaces où je pouvais faire ce qu’il me plaisait. Mais pour elle, pour ma sœur, j’avais décidé de vivre à nouveau comme un oiseau en cage. Parmi une meute qui ne m’apprécie guère. Je prendrai mon mal en patience. Et lorsque je serai à nouveau aux côtés de ma sœur, je l’emmènerai avec moi, loin d’Addison et de son emprise malsaine. Et je lui ferai découvrir le monde et ces merveilles qui le peuplent. Et ça, même lui ne pourra pas l’empêcher…

* * *


« Voilà, on peut dire que vous savez désormais tout de moi. Ou du moins, le principal. Le reste, sincèrement, ça n’a pas vraiment d’importance. Pour moi comme pour vous. Jugez-moi si ça vous enchante, ça m’est complètement égal. Maintenant, je voudrais m’adresser à une autre personne qui compte beaucoup à mes yeux. Une personne que je n’ai pas pu évoquer dans mon récit parce que je ne savais pas exactement à quel moment en parler… Alors je choisis maintenant. Et cette personne, c’est toi Sven. Je sais pas ce que tu fous aujourd’hui, je sais pas si tu m’as oublié, si tu te rappelles… Pour ma part, tout est gravé. Tu te souviens ? Nous nous sommes rencontrés à l’école, il y a de cela plusieurs années. Moi, j’étais le genre assez solitaire, le mec qui préférait rester dans son coin. Pas le genre à faire partie d’une bande de potes ou d’une sorte de gang. Et toi, t’es venu me voir comme si de rien n’était. Tu as quatre ans de plus que moi mais ça ne t’a pas empêché de venir me parler. Et là, toi et moi, ça a été une sorte de coup de foudre amical. Des valeurs communes, des intérêts qui se ressemblent… Tu me protégeais aussi. Et la cerise sur le gâteau, je crois que c’est quand tu m’as appris à faire de la moto. Entre autre chose. Mec, pour moi, t’as toujours été cruellement important, vital même. La seule personne que je pouvais réellement qualifier d’ami, le grand-frère que je n’avais jamais eu. Alors pourquoi tout a dû basculer ? Tu sais, ce jour où je t’ai appris ce que j’avais fait et ce que j’étais devenu. Et puis, quand j’ai été forcé de tuer cette autre personne… Tu m’as dit que les chasseurs seraient à mes trousses alors j’ai suivi ton conseil : j’ai quitté la ville. Parce que je te faisais confiance. Mais voilà, le temps passe et certains secrets finissent par se dévoiler. Et c’est l’un de ceux-là qui m’a poussé à repointer le bout de mon museau. Je viendrai te voir Sven. Je viendrai. Pour discuter. Entre amis, entre frères. Si toutefois, je suis encore quelque chose à tes yeux. Autre qu’une sale bête avec des griffes et des crocs, j’veux dire… Alors où que tu sois, attends-moi. Parce que maintenant que je suis de retour en ville, je veux régler mes comptes. Plus de doutes. Plus de mensonges. Juste des certitudes. »
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